Introduction
Le second volet du cinquième rapport du GIEC évalue les vulnérabilités, les impacts, et l’adaptation aux changements climatiques. Il analyse trois points principaux :
Par rapport aux rapports précédents, le 5ème rapport du GIEC a assemblé un ensemble plus complet de recherches et d’études scientifiques : le nombre de publications scientifiques disponibles pour évaluer ces sujets a plus que doublé entre 2005 et 2010, avec une hausse très rapide du nombre d’études menées sur le thème de l’adaptation.
Ce second volet du rapport se divise en trois grandes parties :
1) Les impacts observés au cours des dernières années (par exemple sur la production agricole), ainsi que les techniques d’adaptation qui ont été expérimentées.
2) Les risques (ou bénéfices) futurs des changements climatiques.
3) Les stratégies d’adaptation futures.
Le rapport utilise un vocabulaire spécialisé, qu’il définit précisément ainsi (définitions basées sur la traduction provisoire du texte officiel par l’ONERC) :
Changements climatiques : Les changements climatiques désignent une variation de l’état du climat qui peut être identifiée (par exemple à l’aide de tests statistiques) par des changements affectant la moyenne et/ou la variabilité de ses propriétés, persistant pendant de longues périodes, généralement des décennies ou plus.
Les changements climatiques peuvent être la conséquence de processus naturels internes ou de forçages externes tels que : les modulations des cycles solaires, les éruptions volcaniques et les changements anthropiques persistants de la composition de l’atmosphère ou de l’utilisation des terres. On notera que la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dans son Article 1, définit le changement climatique comme étant : « des changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables. » La CCNUCC établit ainsi une distinction entre le changement climatique qui peut être attribué aux activités humaines altérant la composition de l’atmosphère, et la variabilité climatique due à des causes naturelles.
Danger : La survenue potentielle d’un phénomène naturel (ou induit par l’homme) pouvant entraîner la perte de la vie, des blessures, ou d’autres impacts sur la santé, ainsi que des dommages et des pertes aux biens, aux infrastructures, aux moyens de subsistance, à la prestation de service, aux écosystèmes et aux ressources environnementales.
Exposition : La présence de personnes, de moyens de subsistance, d’espèces ou d’écosystèmes, de fonctions environnementales, de services et de ressources, d’infrastructures ou de biens économiques, sociaux ou culturels dans des zones susceptibles d’être affectées négativement.
Vulnérabilité : La propension ou la prédisposition à être affectée de manière négative par les changements climatiques. La vulnérabilité recouvre plusieurs concepts et éléments, notamment la sensibilité ou la susceptibilité d’être atteint et le manque de capacité à réagir et à s’adapter.
Impacts : Les conséquences des changements climatiques sur les systèmes humains et naturels. Dans le rapport, le terme « impacts » est principalement utilisé pour désigner les conséquences sur les systèmes naturels et humains des événements météorologiques et climatiques extrêmes. Les impacts désignent généralement les conséquences sur les vies, les moyens de subsistance, la santé, les écosystèmes, les économies, les sociétés, les cultures, les services et les infrastructures dues à l’interaction des changements climatiques ou des événements climatiques dangereux, se produisant à une période donnée, et la vulnérabilité d’une société ou d’un système exposé. Les impacts sont également appelés conséquences et résultats. Les impacts du changement climatique sur les systèmes géophysiques, notamment les inondations, les sécheresses et l’élévation du niveau de la mer, constituent un sous-ensemble des impacts appelés impacts physiques.
Risque : Potentiel de conséquences, dans lequel quelque chose de valeur est en jeu, et dont l’issue est incertaine. Le risque s’exprime souvent en termes de probabilité d’occurrence d’événements dangereux ou de tendances multipliée par les impacts si ces événements ou ces tendances se produisent. Le risque résulte de l’interaction entre la vulnérabilité, l’exposition et le danger. Dans le rapport, le terme de risque est principalement utilisé pour faire référence aux risques d’impacts du changement climatique.
Adaptation : Processus d’ajustement au climat présent ou attendu et à ses effets. Dans les systèmes humains, l’adaptation cherche à modérer ou éviter les nuisances ou à exploiter les opportunités bénéfiques. Dans certains systèmes naturels, l’intervention humaine peut faciliter l’ajustement au climat attendu et à ses effets.
Transformation : Changement des caractéristiques fondamentales des systèmes naturels et humains. Dans ce résumé, la transformation peut refléter des renforcements, des altérations ou des alignements de paradigmes, d’objectifs ou de valeurs allant vers la promotion de l’adaptation pour un développement durable, incluant la réduction de la pauvreté.
Résilience : Capacité des systèmes sociaux, économiques et environnementaux à faire face à un événement, une tendance ou une perturbation dangereuse, en répondant ou en se réorganisant de manière à maintenir la capacité d’adaptation, d’apprentissage, et de transformation.
Impacts observés et modes d’adaptation
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Dans de nombreuses régions, notamment en Europe, en Afrique et en Amérique du Sud, la modification des schémas des précipitations (des pluies plus fortes mais plus rares par exemple), ainsi que la fonte plus rapide des neiges et des glaces, modifient les systèmes hydrologiques, et perturbent les ressources en eau. Il y a par exemple moins d’eau potable disponible dans certaines régions. Dans d’autres régions, cette eau est désormais de moins bonne qualité.
A quelques rares exceptions près, les changements climatiques ont eu un impact négatif sur les rendements de la plupart des cultures. Dans de nombreuses régions, on a constaté une forte baisse des rendements du blé et du maïs. Les effets ont aussi été négatifs sur les rendements du riz et du soja, mais dans une moindre mesure.
Depuis le quatrième rapport d’évaluation du GIEC, on a également constaté de nombreuses périodes d’augmentation très rapide du prix des produits alimentaires et des céréales, suite à des évènements climatiques extrêmes (incendies géants, tempêtes, inondations, etc.). Cela a eu un impact très fort sur les populations les plus pauvres, pour qui l’achat de denrées alimentaires est alors devenu très difficile.
Les impacts des changements climatiques observés sur la propagation des maladies restent relativement peu nombreux, et mal quantifiés. Le réchauffement fait observer cependant une hausse de la mortalité liée à la chaleur (durant les vagues de chaleur, les canicules, etc.) et une baisse de la mortalité liée au froid dans certaines régions.
On constate également des changements dans la répartition géographique de certaines maladies liées à l’eau ou dites « à vecteur », c’est à dire des maladies transportées par des mammifères, des oiseaux, des arthropodes et des insectes, pourraient également s’être déplacé à cause des changements climatiques. Par exemple, le changement des conditions climatiques dans le sud de l’Europe pourrait favoriser l’arrivée de moustiques porteurs de la dengue ou du Chikungunya.
Les espèces terrestres, ainsi que les espèces d’eau douce et d’eau de mer modifient leurs zones de répartition géographique, leurs déplacements migratoires ainsi que leurs activités saisonnières. Les interactions entre les différentes espèces sont également modifiées.
Les impacts des changements climatiques tendent à creuses les inégalités : ainsi, les peuples marginalisés au niveau social, économique, culturel, ou politique se trouvent d’autant plus marginalisés lorsqu’ils subissent les effets des changements climatiques. Cette vulnérabilité est rarement due à une cause unique, mais plutôt à une accumulation de facteurs concomitants.
Les changements climatiques exacerbent d’autres facteurs de stress, en ayant par exemple des incidences directes sur les moyens de subsistance, en réduisant le rendement des cultures, ou en détruisant des habitations mal adaptées. Les conflits violents augmentent fortement la vulnérabilité au changement climatique en portant atteinte aux actifs qui facilitent l’adaptation, en particulier les infrastructures, les institutions, les ressources naturelles, le capital social et les moyens de subsistance.
Les évènements extrêmes, tels que les vagues de chaleurs, les inondations, les cyclones, ou encore les feux de forêt, montrent bien à quel point nos populations sont aujourd’hui exposées à la variabilité climatique. De tels évènements ont un impact majeur sur les écosystèmes, sur la production alimentaire, sur la disponibilité en eau ; ils peuvent détruire des habitations, accroitre la mortalité et la morbidité, et avoir des fortes conséquences sur la santé mentale et le bien être humain.
Ces dernières années, de plus en plus de mesures ont été mises en place pour s’adapter aux changements climatiques et à leurs impacts.
Des expériences s’accumulent, sur chaque continent; elles se déclinent à différentes échelles, que ce soit au niveau public ou privé, au niveau local ou national.
Quelques exemples sont présentés dans le rapport, par grandes zones géographiques.
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En Arctique, certaines communautés ont commencé à déployer des stratégies de cogestion adaptatives et des infrastructures de communication, en combinant les connaissances traditionnelles et scientifiques.
En Amérique du Nord, les gouvernements s’engagent dans une démarche d’évaluation et de planification de l’adaptation, en particulier au niveau municipal. Certaines mesures d’adaptation se mettent en place pour protéger les investissements dans les infrastructures de l’énergie et publiques.
Dans les petites îles, l’adaptation s’appuyant sur les communautés produit des bénéfices plus importants lorsqu’elle est couplée à d’autres activités de développement.
En Amérique centrale et du Sud, des mesures d’adaptation basée sur les écosystèmes se mettent en place. Elles intègrent les zones protégées, les accords de conservation et la gestion communautaire des espaces naturels. Les variétés de cultures résilientes, les projections climatiques et la gestion intégrée de la ressource en eau sont en cours d’adoption dans le secteur agricole.
En Afrique, la majorité des gouvernements a mis en place des systèmes de gouvernance pour l’adaptation. On a observé des mesures pour la gestion des risques de catastrophe, l’adaptation des technologies et infrastructures. Parallèlement, on voit se développer des approches basées sur les écosystèmes, des mesures de santé publique. Cependant ces efforts restent isolés à ce jour.
En Europe, des politiques d’adaptation ont été développées à tous les niveaux (du national au local), avec notamment des mesures d’adaptation pour la gestion des zones côtières et de la ressource en eau, pour la protection environnementale et la planification de l’aménagement ainsi que pour la gestion des risques de catastrophe.
En Asie, l’adaptation est facilitée dans certaines zones via l’intégration des actions d’adaptation dans la planification du développement infranational, les systèmes d’alerte précoce, la gestion intégrée de la ressource en eau, l’agroforesterie, la reforestation côtière de mangroves.
En Australie et Nouvelle-Zélande, la planification concernant l’élévation du niveau de la mer et, dans le Sud de l’Australie, concernant l’accessibilité réduite aux ressources en eau, est aujourd’hui largement répandue.
Les choix qui seront fait dans les prochaines années en termes de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre (atténuation) et d’adaptation aux changements climatiques auront un impact majeur pendant toute la durée du 21ème siècle.
Les avantages tirés de chacune de ces deux approches apparaitront durant des périodes différentes (mais qui peuvent se chevaucher).
Les mesures d’adaptation influeront largement sur les conséquences des changements climatiques à court terme. Au cours de la seconde moitié du 21ème siècle et au delà, l’adaptation et l’atténuation à court et long terme, ainsi que les voies de développement, détermineront les risques du changement climatique.
La carte ci-contre illustre bien les différences de températures à la fin du 21ème siècle, en fonction des mesures de réduction des émissions qui seront prises.
Risques futurs liés aux changements climatiques
Les risques à venir, liés aux changements climatiques, sont très nombreux, tous étant identifiés avec un niveau de confiance élevé :
L’ensemble des risques liés aux changements climatiques peut être réduit, en limitant la vitesse et l’ampleur de ces changements dès aujourd’hui.
Les changements climatiques vont présenter, au cours des prochaines décennies, de nombreux risques pour nos sociétés. Dans certains cas, ces changements vont amplifier des risques déjà existants ; dans d’autres cas, des risques nouveaux apparaitront.
Si certains de ces risques seront limités à un secteur ou à un continent, d’autres auront des effets en cascades, multipliant les menaces pesant sur nos sociétés.
La hausse des émissions de gaz à effet de serre accroit considérablement les risques qui pèsent sur les ressources en eau douce. Les changements prévus au cours du 21ème siècle vont réduire significativement la quantité et la qualité des eaux renouvelables de surface, ainsi que des ressources d’eau profonde, dans la plupart des régions sèches ou subtropicales (voir carte ci-contre).
Plusieurs facteurs vont contribuer à la baisse de quantité et de qualité de l’eau douce dans la plupart des régions du globe : la hausse des températures ; la hausse de charge en sédiments, éléments nutritifs et polluants provenant de fortes pluies ; la hausse de la concentration des polluants pendant les sécheresses ; l’interruption temporaire des unités de traitement pendant les inondations.
La hausse du niveau des mers projetée au cours du 21ème siècle (les prévisions pour 2100 montrent que cette hausse pourrait atteindre près d’un mètre), mais aussi au-delà de 2100, aura un impact très important sur les systèmes côtiers, avec une multiplication des phénomènes de submersion, d’inondations côtières et d’érosion des côtes. La croissance démographique, le développement économique des zones côtières et l’urbanisation devrait accroitre les impacts sur ces régions.
Les principales cultures actuellement exploitées (blé, riz, maïs) devraient voir leur production baisser notamment dans les régions tropicales et tempérées.
Les changements climatiques risquent d’accroitre progressivement la variabilité interannuelle des rendements des cultures. Cela risque de faire croitre les prix des denrées, alors même que les besoins annuels de produits agricoles sont en hausse.
Tous les aspects de la sécurité alimentaire sont donc potentiellement concernés pas les changements climatiques : l’accès à la nourriture, la possibilité de vivre des activités agricoles, ou encore la stabilité des prix.
Les éventuels effets positifs (au début et dans quelques rares régions seulement) des changements climatiques sur l’agriculture seront donc largement contrebalancés par les effets négatifs.
Les changements climatiques vont réduire les rendements agricoles mondiaux de 2% par décennie au cours du 21ème siècle alors même que la demande mondiale va augmenter pendant cette même période de 14% par décennie jusqu’en 2050
Les changements climatiques vont dans un premier temps (durant la première moitié du 21ème siècle) exacerber les problèmes de santé déjà existants, notamment dans les pays en développement.
On risque d’assister à un plus grand nombre de blessure, maladies et décès liés aux vagues de chaleur et aux incendies. Les risques liés au phénomène de sous-alimentation (liés à la baisse de la production alimentaire) vont également se multiplier. On risque enfin de voir une hausse des maladies provenant des aliments ou de l’eau.
Et si on peut anticiper une baisse (très faible) de la mortalité due au froid dans certaines régions, l’amplitude et la gravité des impacts négatifs sur la santé au cours du 21ème siècle vont largement dépasser les impacts positifs.
Dans le scénario le plus grave (le scénario RCP8.5, qui risque de se produire si on n’agit pas aujourd’hui), on prévoit que d’ici 2100, la température sera trop élevée dans certaines régions pour permettre des activités extérieures, comme l’agriculture.
Les impacts des changements climatiques auront pour effet d’entraver la réduction de la pauvreté, d’aggraver l’insécurité alimentaire et d’étendre les trappes à pauvreté (voire d’en créer de nouvelles).
Les changements climatiques projetés pour le 21ème font peser un risque d’extinction pour de nombreuses espèces, notamment du fait que ces changements entrainent des cercles vicieux.
Ainsi, des facteurs de pression comme la modification des habitats (par exemple, la fonte de la banquise pour les espèces polaires), la surexploitation des sols, la pollution de l’air ou de l’eau, ainsi que l’apparition d’espèces invasives, pourraient conduire à l’extinction de nombreuses espèces.
Ce risque sera d’autant plus important si ces changements se produisent de manière rapide et brutale. Sur les 4 trajectoires de concentration de gaz à effet de serre définies par le GIEC (les 4 scénarios RCP), 3 des 4 trajectoires impliqueront des changements trop rapides pour que les espèces soient en mesures de s’adapter à temps, et donc de survivre.
A l’inverse, le rapport rappelle que si nous réduisons nos émissions au plus vite et que nous suivons la trajectoire du scénario RCP2.6, alors les espèces menacées disposeront de plus de temps pour s’adapter et survivre aux changements climatiques.
Les espèces dont la vitesse maximale projetée se situe en dessous des seuils pour chacun des scénarios devraient être dans l’incapacité de survivre aux changements climatiques (à moins que les hommes les aident à se déplacer).
En raison des changements projetés notamment pour la moitié du 21ème siècle, de nombreux défis vont se poser pour les systèmes marins : la redistribution à l’échelle mondiale de la biodiversité marine sera un vrai défi pour la productivité des activités de pêche. De plus, les autres systèmes dépendant de cette biodiversité vont devoir s’adapter à cette redistribution.
En raison de la hausse des températures marines, on s’attend ainsi à des invasions d’espèces dans les hautes latitudes, et des extinctions d’espèces dans les tropiques et dans les mers semi-fermées.
Dans l’ensemble, les changements climatiques vont donc étendre les contraintes sur l’habitat des poissons, à tel point que la production primaire nette en plein mer (c’est à dire la quantité de poissons) va baisser, dans tous les cas, d’ici à 2100.
Si l’on suit les trajectoires d’émissions de gaz à effet de serre moyens ou élevés (RCP4.5, RCP6.O, RCP8.5), l’acidification des océans risque de perturber particulièrement les écosystèmes marins, en particulier dans les zones polaires et autour des récifs de corail. Les espèces les plus vulnérables seraient alors, principalement les mollusques, les échinodermes, les coraux à la base de toutes les chaînes alimentaires marines ; viennent ensuite les crustacés et les poissons.
Il est difficile d’évaluer précisément les impacts économiques des changements climatiques, tant les situations locales ou régionales diffèrent. Les effets et réactions en cascade sont difficilement quantifiables. Cependant, le GIEC estime que le coût économique d’une hausse des températures de plus de 2°C –trajectoire sur laquelle nous sommes actuellement- se situe entre 0,2 et 2% du PIB mondial.
Les pertes risquent de croitre de manière exponentielle avec la hausse des températures.
Les coûts économiques globaux seront certainement encore plus élevés : aujourd’hui, on ne peut pas estimer économiquement les coûts liés à des pertes de biodiversité ou à la destruction d’écosystèmes.
Les changements climatiques au cours du 21ème siècle risquent d’accroitre les déplacements forcés de population, notamment celles qui seront les plus exposées aux évènements météorologiques extrêmes, dans les pays à faible revenu. Les changements climatiques peuvent donc contribuer à exacerber indirectement (en affectant l’accès aux ressources en eaux, aux cultures, etc.) les risques de conflits violents, notamment les guerres civiles, et les violences intergroupes.
On risque d’assister à une exacerbation des sources des conflits comme la pauvreté ou les crises économiques.
Les changements climatiques pourraient aussi avoir des impacts sur des infrastructures, mais aussi sur l’intégrité territoriale de nombreux États. Cela aura alors une influence directe sur les politiques nationales de sécurité des pays concernés, mais aussi des pays voisins. On sait par exemple que les petits États insulaires ainsi que les États avec un trait de côte étendu seront particulièrement sujets à une dégradation de leur intégrité territoriale.
Enfin, la fonte de certaines glaces (notamment la banquise libérant des passages maritimes stratégiques en Arctique) présente des risques d’accroissement des rivalités entre États.
Les zones urbaines et les zones rurales seront toutes les deux largement affectées par les changements climatiques, mais à cause de risques différents :
De nombreux risques vont se concentrer dans les zones urbaines, notamment le stress thermique, les précipitations extrêmes, les inondations à l’intérieur des terres et sur les côtes, les glissements de terrain, la pollution de l’air, ou encore la rareté de l’eau. Ces risques seront d’autant plus importants pour ceux qui ne disposent pas des infrastructures et des services essentiels permettant de réduire l’exposition aux risques.
Les zones rurales sont, pour leur part, exposées à des risques à très court terme, comme une baisse drastique de l’approvisionnement en eau, mais aussi une baisse de la sécurité alimentaire, une baisse des revenus issus de l’agriculture. Cela aurait pour effet des déplacements des zones de production et des zones de récolte, et par extension, des déplacements de population.
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Redistribution des stocks de poissons et d’espèces invertébrées, baisse des potentiels de pêche
Destruction de la biodiversité
Destruction des zones côtières dues à la hausse du niveau des mers
Incendies causant la destruction des écosystèmes, des pertes humaines et matérielles
Décès liés aux vagues de chaleur
Inondations dans les villes et zones côtières
Destruction des habitats, des côtes, des infrastructures, des écosystèmes
Destruction des zones peu élevées près des côtes
Baisse des ressources en eau potable et inondations en zones urbaines et rurales
Baisse de la production alimentaire
Diffusion de maladies à vecteur
Risques sur la ressource en eau douce
Risques sur la production alimentaire
Risques pour la santé
Pertes matérielles et humaines liées aux inondations
Baisse du niveau des rivières et des nappes face à une demande en hausse
Pertes matérielles et humaines liées aux vagues de chaleur
Pertes humaines liées à la chaleur
Inondations
Malnutrition
Mise en danger des récifs coralliens
Inondations
Destructions des écosystèmes près des côtes et sur les zones à faible relief
Baisse des ressources en eau potable et risques pour les écosystèmes terrestres et marins
Risques sanitaires pour les populations humaines et défis pour les communautés nordiques de s’adapter « à temps »
Gérer les risques à venir : quelques pistes
Il n’existe pas d’approche unique et appropriée pour mettre en place des stratégies d’adaptation efficace : en effet, ces dernières dépendent très largement de la région et du contexte. Toutefois, une chronologie des étapes d’adaptation semble pouvoir s’appliquer globalement avec l’idée de transition entre ces différentes étapes (ce que représente les petits points de couleur).
Si les politiques d’atténuation sont abordées plus loin dans le rapport (3ème volet du 5ème rapport), on sait déjà que des cobénéfices importants existent entre l’atténuation (la baisse des émissions de gaz à effet de serre) et l’adaptation. Cela concerne notamment des domaines comme l’eau, l’énergie, l’exploitation des terres et la biodiversité.
Ces cobénéfices comprennent aussi l’amélioration de l’efficacité énergétique et l’utilisation de sources d’énergie plus propres ; la réduction des émissions de polluants atmosphériques dangereux pour la santé ; le verdissement des villes et le recyclage des eaux ; la gestion durable des forêts et de l’agriculture ; la protection des écosystèmes.